Les jeunes sont plus inquiets par rapport à l'avenir, selon une étude de Léger
Les jeunes sont de plus en plus préoccupés par l’avenir de la planète, et leurs finances se portent de moins en moins bien, dévoile une étude diffusée mercredi par la firme de sondage Léger.
Dans le cadre de la 6e édition de l’étude Jeunesse, l’organisation a interrogé 3015 personnes âgées de 16 à 40 ans, qui font partie de la génération Z ou de celle des milléniaux, à travers le Canada. La firme a déterminé que les membres de la génération Z sont nés à partir de 1996.
«Ce qui est en augmentation de façon assez importante comparativement à l’année passée, c’est leur inquiétude au niveau des changements climatiques, soit les conséquences associées aux changements climatiques, mais aussi la situation environnementale en général», affirme Christian Bourque, vice-président exécutif de Léger, en entrevue.
L’étude énonce que 51 % des jeunes pensent que la situation environnementale se détériorera en 2024, une augmentation de huit points de pourcentage par rapport à l’année dernière, et 60 % d’entre eux sont préoccupés par les conséquences associées aux changements climatiques, soit sept points de pourcentage de plus qu’en 2022.
«Ça a toujours été les deux générations les plus préoccupées par l’environnement. Puis, probablement que l’été désastreux qu’on a eu, les feux de forêt un peu partout, les inondations ici, donc tous les événements climatiques qui ont eu lieu, ont probablement eu un impact direct sur la préoccupation des jeunes à l’égard des changements climatiques», souligne M. Bourque.
«Tous les indicateurs qui portent sur les finances personnelles, cette année particulièrement, les résultats sont préoccupants», poursuit-il.
Plus de la moitié (51 %) des membres de la génération Z et des milléniaux vivent de paie en paie. Ils sont aussi de plus en plus nombreux à ressentir l’impact de l’augmentation du coût de la vie sur leurs paiements de cartes de crédit ou de factures, soit 48 %, correspondant à huit points de pourcentage de plus qu’en 2022.
Au courant de la pandémie, les résultats de l’étude mettaient en lumière des problèmes par rapport à la santé mentale des jeunes.
«Maintenant, ça devient une crise climatique et financière en même temps», dit M. Bourque, alors que l’étude indique que 29 % des jeunes qualifient leurs finances personnelles d’en mauvais état.
La crise du logement a aussi un impact sur les plus jeunes générations. Près de trois répondants à l’étude sur quatre (72 %) estiment que leur loyer ou leur hypothèque prend une place trop importante dans leur budget.
«Ils disent aller un peu moins au restaurant, ils disent s’acheter un peu moins de vêtements, ils font moins de sorties culturelles qu’avant pour essayer de joindre les deux bouts, et quand même, ils ont de la difficulté à payer leurs factures», soutient M. Bourque.
Moins infidèles en emplois
Les jeunes ont la réputation de butiner d’emploi en emploi, mais cette année, l’étude de Léger montre que depuis deux ans, ils sont plus enclins à demeurer dans leur poste actuel.
En 2021, 25 % des répondants disaient avoir l’intention de quitter leur emploi au courant de la prochaine année, contre 13 % en 2022 et 15 % cette année.
Les milléniaux et les membres de la génération Z se distinguent toutefois sur cet enjeu, puisque 22 % des Z qui ont répondu au sondage de 2023 ont dit avoir l’intention de quitter leur emploi lors des 12 prochains mois, alors que cette proportion s’élève à 11 % chez les milléniaux.
Selon M. Bourque, cette tendance s’explique par la crainte plus grande des jeunes d’une récession, et de la hausse de leur peur de perdre leur emploi.
«Quand on ressent plus d’incertitude autour de nous dans la vie en général, pour réduire cette insécurité-là, on a tendance à rester sur place un peu plus», affirme M. Bourque.
Coralie Laplante, La Presse Canadienne
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