Plus de 80 sites contaminés dans la région

Par Isabelle Laramée
Plus de 80 terrains seraient contaminés à divers degrés sur le territoire de la MRC de la Vallée-du-Richelieu. C’est ce que révèle le Répertoire des terrains contaminés tenu par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP).
Parmi ces sites, on retrouve trois écoles primaires. Les établissements d’enseignement Notre-Dame et Mountainview d’Otterburn Park, ainsi que l’école Saint-Charles à Saint-Charles-sur-Richelieu, sont pointés du doigt par le ministère. Les sites seraient contaminés par des hydrocarbures (pétrole ou dérivée de pétrole).
La Commission scolaire des Patriotes (CSP), responsable des écoles Notre-Dame et Saint-Charles, s’explique mal la présence des deux établissements dans le répertoire. Selon la responsable des communications, Lyne Arcand, aucun des deux terrains n’est présentement contaminé.
« Des travaux de réhabilitation des sols ont été effectués à l’école Notre-Dame à l'été 2012. Au coût de 40 000 $, les travaux sont bel et bien terminés », dit-elle, précisant que la CSP n’était pas dans l’obligation d’effectuer ces travaux, car la présence d’hydrocarbure n’était pas assez importante. Elle soutient que la décontamination a été effectuée à titre préventif.
« Anciennement, l’école était chauffée à partir d’un système à l’huile, ajoute-t-elle. Le système de chaufferie a été changé il y a quelques années. Une fuite a probablement eu lieu lors du retrait du réservoir qui était situé dans le sol. »
Si Mme Arcand souligne que les données ne sont pas à jour en ce qui a trait à l’école Notre-Dame, elle ne comprend tout simplement pas la présence de l’école Saint-Charles dans la liste du ministère. En effet, aucun document de la CSP n'indique la présence d’hydrocarbure dans le sol à cet endroit.
« Nous pensons que le registre peut aussi être en lien avec un ancien réservoir. Mais le nouveau système de chaufferie est en place depuis des années. La mise à jour n’a donc probablement pas été faite depuis la fusion des commissions scolaires en 1998 puisque nous n’avons pas les documents », dit-elle, ajoutant qu’une école de Saint-Amable, fermée depuis longtemps, figure aussi sur la liste.
Même constat du côté de la Commission scolaire Riverside, à laquelle est rattachée l’école Mountainview. Joint par le journal, le directeur général de la commission scolaire, Sylvain Racette, n’en croit pas ses oreilles.
Il soutient que la commission scolaire a reçu une lettre de la part du ministère en 2004, informant de la fermeture du dossier de décontamination à la suite de la réhabilitation du sol de l’école Mountainview, à la fin des années 1990.
« Il semble qu’il y ait un imbroglio avec le ministère et nous sommes en procédure afin de clarifier la situation. Les tests qui avaient été faits à la suite de la décontamination fermaient l’ensemble du dossier. Nous ne comprenons donc pas pourquoi le nom de l’école figure encore dans la liste après toutes ses années. »
M. Racette affirme toutefois que des tests nécessaires seront effectués si le ministère en fait la demande. « Nous ne sommes pas intéressés à laisser traîner une situation qui pourrait mettre en danger la sécurité des élèves », dit-il.
Lyne Arcand ne comprend pas non plus pourquoi la réalisation des travaux n’a pas été signalée au MDDEP, puisque les commissions scolaires doivent avertir le ministère de l’Éducation. Selon elle, il pourrait s'agir d'un manque de communication entre les ministères.
Au moment d’écrire ces lignes, le MDDEP n'avait pas pu expliquer au journal pourquoi il n'avait pas été informé des décontaminations.
Le Trait d’union aussi sur la liste
Le restaurant Le Trait d'union, dans le Vieux-Beloeil, est lui aussi inscrit sur la liste des sites pollués du MDDEP. Le propriétaire, Benoît Charron, indique par contre que le terrain n’a jamais été contaminé.
« Nous avions remarqué que nous étions sur la liste, mais nous ne comprenons pas pourquoi. Nous avons même fait des tests il y a sept ou huit ans lorsque nous avons agrandi le restaurant. On avait même demandé des tests plus poussés et aucun d’entre eux n’a relevé la présence de produits toxiques dans le sol. »
M. Charron, dont la famille possède la propriété depuis 1974, insiste pour dire que si les tests avaient identifié des matières toxiques, il n’aurait jamais pu avoir le financement nécessaire des institutions financières pour procéder aux travaux.
« Nous avons sorti 84 voyages de terre lorsque nous avons creusé le sous-sol du restaurant. Il n’y avait aucun contaminant. Au même moment, nous avions fait les tests sur le terrain du stationnement où se situait un ancien garage. Encore là, les tests n’ont soulevé aucune irrégularité. »
Le terrain de l’ancienne C.I.L., qui chevauche les municipalités de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand, est le site contaminé le plus connu de la région. Selon le maire de McMasterville, Gilles Plante, les travaux de décontamination pourraient être faits prochainement par le propriétaire du terrain.
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