Gaz de schiste : Québec exige le démantèlement du puits de Saint-Denis

Par Isabelle Laramée
Le gouvernement du Québec exige que le puits de gaz de schiste de Saint-Denis-sur-Richelieu soit démantelé.
Dans une lettre que le Vallée-du-Richelieu Express.ca a obtenue, la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) demande en effet à la compagnie albertaine Canadian Forest Oil de défaire ses installations gazières situées sur le chemin Yamaska.
« Les mesures d’atténuation et de remise en état des lieux devront être respectées. Pour plus de clarté, la Commission spécifiera que le démantèlement du site comprend la coupe du puits à une profondeur de deux mètres sous le niveau du sol », peut-on lire.
Installé depuis novembre 2010, le puits a été creusé, mais n’a jamais été exploité. Le bail du terrain de 2,1 hectares sur lequel il est installé prendra fin le 29 janvier prochain.
Eliane Sfeir, directrice responsable des communications et des relations publiques à la CPTAQ, souligne que ces procédures sont normales. « Cette correspondance est de coutume dans le cas des décisions assujetties à des conditions, comme c’est le cas pour ce dossier. Cette lettre, habituelle, constitue un rappel qui est acheminé aux parties concernées avant échéance. »
Réactions positives
Il s’agit d’une très bonne nouvelle selon le maire de Saint-Denis-sur-Richelieu, Jacques Villemaire. Celui-ci craignait entre autres la contamination des puits artésiens situés à proximité.
« Nous avions passé une résolution contre l’installation gazière et nous avions bloqué l’accès à l’eau potable à la compagnie. Mais ces gens-là ont tous les droits et c’est l’équivalent de se battre contre le vent. Ils avaient même le droit d’exproprier les gens qui refusaient le projet », explique M. Villemaire, soulignant que l’aide du gouvernement est bienvenue.
L’administrateur et recherchiste pour le Collectif moratoire, alternative, vigilance et intervention, Albert Geuzaine, espère que la demande de remise en état des lieux sera respectée par la compagnie. Même son de cloche du côté du fondateur du Comité contre l’exploitation des gaz de schiste de Saint-Denis-sur-Richelieu, Louis Hone.
Ce dernier doute toutefois que le démantèlement soit effectué rapidement par l'entreprise. « Nous restons méfiants, dit celui qui habite à 500 mètres du puits. Une compagnie qui a mis 10 M$ dans un trou ne devrait pas fermer boutique si facilement. »
Au moment de publier ces lignes, la compagnie Canadian Forest Oil n’avait toujours pas rappelé le Vallée-du-Richelieu Express.ca.
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