Des érables aux pommiers, tout est déréglé !
Par Isabelle Laramée
Les récentes températures estivales ont fait le bonheur de bien de gens, mais pas des acériculteurs et des pomiculteurs de la région, qui craignent de perdre une partie de leur production.
Puisque le thermomètre doit descendre sous le point de congélation la nuit et remonter le jour pour faire couler les érables, le temps doux des derniers jours a fait diminuer considérablement le débit, selon France Jeannotte, propriétaire de l’Érablière Maurice Jeannotte, à Saint-Marc-sur-Richelieu.
« La saison a commencé plus tôt, mais a été moins productive car il y a eu beaucoup de temps d’arrêt à cause de la température. Nous avons jusqu’à maintenant effectué 50 % de la production. Nous espérons que le temps froid reviendra pour faire reprendre la production », explique Mme Jeannotte.
Certains acériculteurs ont définitivement rangé leurs équipements la semaine dernière. « L’érablière, c’est terminé, lance Michel Robert, propriétaire du Pavillon de la pomme, à Mont-Saint-Hilaire. Le sirop a été très beau. Mais si on continue à faire du sirop maintenant, il sera plus foncé et moins raffiné. »
À l’Érablière Maurice Jeannotte, la récolte de la sève se poursuit pour produire un sirop ambré. « Ma clientèle recherche un sirop plus concentré, indique France Jeannotte. Beaucoup de gens cuisinent avec du sirop d’érable. Celui qui est ambré a un goût plus prononcé et est idéal pour la cuisson. »
« Nous sommes inquiets à cause des conditions climatiques présentement. Pour chaque journée de chaleur, la végétation bouge de plus en plus. Les arbres ne pourront plus tolérer les froids intenses » Michel Robert, propriétaire du Pavillon de la pomme
Les pommiers bourgeonnent !
Dans les pommeraies, les arbres sont particulièrement fragiles aux écarts de température. Les chaleurs récentes ont provoqué prématurément leur bourgeonnement.
« Nous sommes inquiets à cause des conditions climatiques présentement. Pour chaque journée de chaleur, la végétation bouge de plus en plus. Les arbres ne pourront plus tolérer les froids intenses », mentionne Michel Robert.
Ce dernier rappelle que l’année 1981 avait été dévastatrice puisque les bourgeons avaient éclos au mois de février. Un quart des pommiers du Québec étaient alors morts à la reprise du temps plus froid.
Hugo Poliquin, propriétaire de la cidrerie Cryo, à Mont-Saint-Hilaire, est aussi inquiet. Selon lui, le gel possible des prochaines semaines pourrait faire « éclater» les bourgeons, si la température descend entre -8°C et -10°C.
La pousse des petits fruits sera pour sa part encore plus incertaine si leur éclosion se fait un mois plus tôt. « Le petit fruit est extrêmement sensible. Il ne peut pas supporter le gel. Cette année, la période risque d’être critique », affirme Stéphane Petit, des Vergers Petit et Fils de Mont-Saint-Hilaire.
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