Gaz de schiste : un documentaire sur la vie près d'un puits à l'affiche à Mont-Saint-Hilaire
Par Isabelle Laramée
Le documentaire intitulé 20 000 puits sous les terres, l'impact sur les gens vivant près des puits de gaz de schiste a été présenté en grande première le mardi 28 février, au Pavillon Jordi-Bonet de Mont-Saint-Hilaire. Réalisé par Luce Cloutier et France Mercille, le film donne la parole aux victimes de cette industrie et montre leur vécu.
« Nous voulions montrer les impacts sociaux et les conséquences néfastes pour l'humain. », explique l'anthropologue Luce Cloutier, ajoutant que les citoyens interviewés devant la caméra sont devenus des experts par la force des choses.
Avec ce documentaire, les coréalisatrices membres du Comité de citoyens de Mont-Saint-Hilaire, qui milite contre l'implantation des gazières sur le territoire de la ville, ont souhaité dresser le « terrible portrait » de cette industrie. Pour ces deux grands-mères, ce militantisme est un combat pour les générations futures qui auront à vivre avec l'exploitation des gaz de schiste.
« C'est une lutte à finir en tant que Québécois, indique Luce Cloutier. Nous nous faisons enlever nos ressources non renouvelables et nous avons l'obligation de laisser quelque chose de beau en héritage à nos enfants et à nos petits-enfants. »
Conséquences néfastes
D'une durée de 45 minutes, le documentaire met en scène plusieurs Québécois qui se disent floués par les gazières. « Ce que ces gens-là vivent peut arriver à n'importe qui. C'est notre qualité de vie qui changera. Un puits a des répercussions dans un rayon de 200 kilomètres », mentionne France Mercille.
« Lorsque tu ne penses pas à ta population et que tu la rends malade, c’est un génocide. » France Mercille
La cinéaste souligne que 19 des 37 puits de gaz de schiste au Québec présentent actuellement des fuites.
Même si les conséquences néfastes directement liées à l'exploitation des gaz de schiste sont difficiles à établir, le documentaire dresse un portrait de la situation. Pour Luce Cloutier, les témoignages racontent le vécu de victimes et l'imposition antidémocratique des compagnies gazières sur notre territoire par le gouvernement.
Les deux militantes qualifient les gaz de schiste d'énergie fossile la plus « sale », davantage même que le charbon. « Lorsque tu ne penses pas à ta population et que tu la rends malade, c'est un génocide », estime France Mercille. La perte de qualité de vie et de la paix d'esprit est au cœur de ce documentaire.
Voyez en primeur un extrait du documentaire sur la page Facebook du journal.
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