Front commun pour les arts dédié à la pérennité de la culture québécoise
Le milieu culturel se mobilise pour réclamer un rehaussement du soutien à la culture
Par La Presse Canadienne
Faut-il être pauvre pour être artiste? C’est d’une voix unie que 17 organisations œuvrant dans le domaine culturel répondent: non.
Ces organismes, réunis sous le parapluie du Front commun pour les arts dédié à la pérennité de la culture québécoise, réclament du gouvernement Legault de cesser de réduire les budgets consacrés aux différentes activités culturelles.
C’est avec le slogan «Notre culture mérite mieux que d’être fauchée» qu’ils lancent une campagne publique réclamant un rehaussement de l’investissement au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ).
Ils dénoncent les compressions imposées au CALQ, soulignant que son budget ne cesse de se rétrécir comme peau de chagrin depuis quelques années. Ce budget est ainsi passé de 185 millions $ en 2022-2023, à 172 millions $ en 2023-2024 et devrait à nouveau être réduit à 160 millions $ pour 2024-2025.
Les 17 organismes, qui regroupent les acteurs des domaines de la musique, de la danse, du théâtre, des arts visuels, de l’écriture et plusieurs autres secteurs ajoutent qu’au-delà du CALQ, les programmes de subventions spécifiques vivent également sous le signe de l’austérité. Bien que Québec pourrait se défendre en affirmant que les montants octroyés ont augmenté de 4 % en six ans, ils rétorquent que dans un contexte où l’inflation a atteint 22 % pour la même période, il s’agit d’une perte nette pour le milieu culturel.
D’après eux, entre 2022 et l’automne 2024, le soutien moyen offert aux organismes soutenus à la programmation spécifique a diminué de 35 %.
Ils notent qu’en 2024, pour le seul programme de subventions pluriannuelles, la somme totale des demandes de subventions déposées au CALQ par les organisations culturelles s’élevait à 151 millions $ alors que celui-ci ne disposait que de 94 millions $. Selon eux, «il s’agit de la première fois où l’écart entre les demandes qui leur ont été adressées et les capacités financières pour y répondre aura été si grand».
Ils réclament donc, de prime abord, que les crédits permanents du CALQ soient rehaussés à 200 millions $ dès la prochaine année financière, de rendre ces crédits permanents et de les indexer. Ils demandent également au gouvernement Legault d’aller au-delà du discours de la défense de la culture québécoise et d’en faire une véritable priorité dotée d’une vision à long terme.
Les artistes, rappellent-ils, ne sont pas à l’abri de l’inflation alors que les coûts de production et de diffusion sont aussi en hausse constante et encore plus en région.
À défaut de rehausser le financement du secteur culturel, ils entrevoient entre autres la suspension ou la réduction de nombreux projets artistiques, une dégradation des infrastructures culturelles, une diminution du soutien aux artistes de la relève et de l’accessibilité aux spectacles et de leur diversité, surtout en région, et une réduction du rayonnement de la culture québécoise à l’étranger.
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
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