Deux artistes prometteurs, deux expositions surprenantes
Par Fadwa Lapierre
Les maisons Paul-Émile-Borduas et Ozias-Leduc de Mont-Saint-Hilaire ont ouvert leurs portes la fin de semaine dernière. La variété des œuvres est au rendez-vous avec les artistes de la relève Karine Molloy et Frédéric Dessaulniers, allant de l’abstrait viscéral au figuratif animalier, en passant par des techniques mixtes et de la gravure.
La primauté du geste libre est la première exposition à titre d’artiste professionnelle de Karine Molloy. La jeune maman se consacre depuis près de deux ans à l’art à temps plein. Elle est honorée d’exposer dans l’ancienne maison de Paul-Émile Borduas.
« C’est une heureuse surprise pour moi. Borduas est une grande source d’inspiration, pas seulement par sa peinture, mais aussi par son implication sociale. Il est le père de l’automatisme québécois, ma voie artistique. »
Karine Molloy aime la matière. Elle travaille avec la pâte, l’acrylique et la peinture en aérosol. Son leitmotiv est la liberté intellectuelle. « Le but était de complètement déconnecter mon cerveau. Dans mon atelier, je suis pratiquement en transe. C’est un effort cérébral très exigeant. »
Par introspection, elle écoute son instinct et travaille les couleurs, les mouvements et les textures. La primauté du geste libre met en relief son combat intérieur entre la mère-conjointe-amante et la femme moderne qu’elle est.
Safari en Afrique
Lions, éléphants, phacochères et singes ont de leur côté envahi la maison Ozias-Leduc, le temps de l’exposition Vues d’Afrique. Les gravures réalistes de Frédéric Desaulniers représentent des animaux africains dans leurs forces et leurs faiblesses, souvent semblables à celles de l’humain.
« Pour moi, l’Afrique représente le berceau de l’humanité, une terre sacrée là où tout a commencé. Les animaux sont tellement beaux. C’est ma façon de faire un safari », mentionne-t-il.
Pour préparer son exposition, l’artiste a fait plusieurs recherches. Il a observé des photos et des vidéos de National Geographic et feuilleté sa collection de livres d’éléphants. « Ces références sont importantes, explique-t-il. Je fais du réalisme, interprété de façon personnelle, avec mes émotions. J’aime illustrer la force tranquille que les animaux symbolisent. »
La gravure étant complexe, Frédéric Desaulniers prend entre un à trois mois pour réaliser ses œuvres. Sa technique varie : eau-forte, pointe sèche et manière noire. Il est inspiré par le travail d’ombre et de lumière de Rembrandt.
Pour plus d’informations sur ces deux expositions : www.mbamsh.qc.ca ou 450 536-3333
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