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Les démocrates font campagne pour faire voter les Américains établis à l'étranger

durée 08h13
6 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

WASHINGTON — Entre ses cours sur le campus de l'Université McGill, à Montréal, Jacob Wesoky pense à ses devoirs et à son emploi du temps. Mais une autre échéance se profile pour l'étudiant en sciences politiques et en développement international: les élections américaines.

Le jeune homme de 20 ans originaire de la Virginie fait partie des 2000 étudiants américains qui étudient à McGill. Il y en a des milliers d'autres dans les universités canadiennes, et les démocrates parient que leurs bulletins de vote pourraient jouer un rôle important en novembre.

«Les étudiants à l'étranger peuvent être, et sont souvent, la marge de victoire», a souligné M. Wesoky, président des Démocrates à McGill et vice-président général des Démocrates à l'étranger au Canada.

Les campagnes démocrate et républicaine ont entamé un sprint final et intense après quelques mois tumultueux, marqués notamment par la tentative d'assassinat de Donald Trump ainsi que le retrait de la course du président Joe Biden.

Le ticket démocrate, revigoré avec la vice-présidente Kamala Harris à sa tête, a enregistré des gains dans des États clés, mais la compétition serrée se poursuit, les deux partis dépensant des centaines de millions de dollars pour attirer les électeurs.

Bien qu'une grande partie de ces démarches se déroulent au pays, des efforts sont déployés pour rallier le soutien du bassin quelque peu négligé des Américains établis à l'étranger.

Ces électeurs voteront pour le président et, dans certains cas, pour des candidats au Congrès.

On estime que 2,9 millions de citoyens américains en âge de voter vivent, étudient ou travaillent à l'étranger, selon un rapport de la Commission d'assistance électorale au Congrès. Il y a également environ 1,4 million de militaires et quelque 600 000 membres de leur famille en âge de voter établis loin de chez eux.

Mais seulement 3,4 % ont voté aux élections de mi-mandat de 2022, selon le Département d'État. Le groupe le plus important – plus de 605 000 Américains en âge de voter – vit au Canada.

Des votes importants

«Les Démocrates à l'étranger sont la stratégie secrète de la campagne Harris-Walz pour les États clés», a confié M. Wesoky depuis Montréal cette semaine.

Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, la dernière élection présidentielle a enregistré des niveaux record de personnes qui ont voté – environ les deux tiers de la population admissible.

Si seulement environ 900 000 des bulletins comptés provenaient de l'étranger, ces votes étaient extrêmement importants, selon Démocrates à l'étranger, la branche du parti pour les Américains vivant hors des États-Unis. Beaucoup ont été exprimés dans des États clés, dont la Géorgie et l'Arizona, tous deux remportés par M. Biden avec une marge de moins d'un pour cent.

Les démocrates espèrent que les Américains du monde entier soutiendront cette fois-ci Mme Harris et son colistier Tim Walz. Le Comité national démocrate a récemment annoncé l'investissement de 300 000 $ pour soutenir le site web, les bénévoles et les publicités de Démocrates à l'étranger.

Dans une élection serrée, tout compte, a souligné Marc Trussler de l'Université de Pennsylvanie.

«Avoir des bulletins de vote supplémentaires à l'étranger dans l'une de ces courses serrées pourrait certainement être important», a ajouté M. Trussler, qui est directeur de la science des données pour le programme de recherche d'opinion et d'études électorales de l'université.

M. Trussler, qui est Canadien, a déclaré qu'il était raisonnable de supposer que les votes des citoyens d'outre-mer penchent davantage vers les démocrates et ceux des militaires, davantage vers les républicains. Le vote de l'étranger n'est pas une garantie pour aucun parti, a-t-il noté.

Les républicains ont adopté une approche différente envers les électeurs au-delà des frontières américaines, a observé Georganne Burke, responsable de la section canadienne de Républicains à l'étranger. Mme Burke, qui a la double nationalité canadienne et américaine, demeure sceptique quant à la stratégie des démocrates, en particulier la création de leur propre site web plutôt que de diriger les gens vers les ressources du gouvernement fédéral.

Elle se connecte sur un plan personnel avec les Américains au Canada qui pourraient voter républicain.

«Notre nombre, et je suis très honnête à ce sujet, est bien inférieur à celui des démocrates, et nous le savons, a-t-elle reconnu. Le Canada attire plus d'électeurs démocrates.»

Informer les électeurs

L'un des droits les plus importants des citoyens américains, tant au pays qu'à l'étranger, est le droit de vote, a soutenu Ian Hopper, coordonnateur des services aux citoyens américains pour l'ambassade et les consulats des États-Unis au Canada.

«Au Canada, nous communiquons régulièrement avec les citoyens américains sur les options disponibles pour voter depuis l'étranger, notamment sur notre site web et nos réseaux sociaux», a déclaré M. Hopper dans une déclaration envoyée par courriel.

Gregor Sharp, un étudiant de 20 ans de l'Université de Glasgow en Écosse, dit que ce qu'il entend le plus souvent de la part de ses compatriotes américains, c'est qu'ils ne savent pas qu'ils peuvent voter ou qu'ils ne savent pas comment s'y prendre. Surmonter cet obstacle est l'un des principaux objectifs des efforts républicains et démocrates.

«Tout le monde se sent plus enthousiaste à propos de cette élection et s'intéresse à la manière dont il peut s'engager dans les prochaines élections», a souligné M. Sharp, directeur à l'étranger de College Democrats of America.

Il affirme qu'il est important que les étudiants ne tardent pas à demander un bulletin de vote, car les règles et les délais diffèrent selon les États. Les bulletins de vote par correspondance seront envoyés par courrier depuis la Caroline du Nord à partir de vendredi, et le vote anticipé commencera peu après dans au moins quatre États – et une douzaine d'autres suivront d'ici la mi-octobre.

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne